Benjamin G. a suivi d’avril 2016 à juin 2017 le programme de mentorat de l’association « des Mentors dans la Ville », conçu par Laurent Bourdeau. Il nous fait un point sur son parcours

Où en étiez-vous quand vous vous êtes engagé dans la démarche de l’association « des Mentors dans la Ville » ?

Benjamin G. : Lorsque j’ai démarré le programme de mentorat, j’étais associé depuis près de 4 ans dans une société de production audiovisuelle pour laquelle j’avais entre autres la responsabilité de la communication. J’étais en rupture avec la structure. Je savais que je devais la quitter. Mais dès lors se posait la question cruciale : quel est mon désir professionnel ?

Si j’avais déjà commencé un travail de développement personnel – cela m’a toujours intéressé -, j’avais besoin d’une approche qui me permette de me retrouver, de souffler… Une amie qui était engagé dans le programme de l’association « des Mentors dans la Ville » m’a invité à m’en rapprocher et voir si cela pouvait m’apporter quelque chose. J’avais déjà une formation de coach et j’étais vraiment tenté par le mentorat car l’approche est différente. Si la première se déroule sur un temps long, la seconde vise à répondre à des objectifs sur un temps court. Prendre du temps, voilà ce qu’il me fallait ! C’est d’autant plus vrai que la société actuelle nous demande d’aller vite, de répondre dans l’immédiat à toutes sortes de sollicitations. Le mentorat, lui, n’est pas inscrit dans des délais, des délivrables et des performances. Personne n’attend rien du mentoré.

Le mentorat ce sont des rendez-vous, un lieu pour prendre le temps et retrouver un nouveau sens, un nouveau chemin professionnel. J’avais été consultant en communication, j’avais travaillé en société de production, qu’allais-je faire demain ? La question méritait bien que je lui accorde du temps.


Que diriez-vous de la qualité principale de votre mentor ?

B.G. : Sylvie a été le mentor dont j’avais besoin. Sa principale qualité dans cet exercice est son altruisme. Elle a le goût des autres. Cet intérêt pour moi, son non jugement -un principe de base du mentorat- et son enthousiasme ont été prépondérants. Je me suis senti entouré de bienveillance. Je me suis offert une amitié professionnelle.
Par son jeu d’interrogations régulières elle a su m’aider à canaliser mes idées, mes envies…  pour que j’aille chercher l’essentiel.

Qu’est-ce que cet accompagnement a changé pour vous ? Comment cela s’est-il concrétisé ?

B. G. : Cette démarche a fortement contribué à la réalisation d’un projet. Aujourd’hui, j’exerce dans le cabinet de coaching que j’ai fondé avec pour mission : aider les personnes à développer leurs compétences à prendre la responsabilité de leur chemin professionnel. Je suis passé par ces étapes grâce à ma rencontre avec Sylvie.

Les dispositifs que j’ai créés sont destinés aussi bien aux cadres en réorientation professionnelle qu’aux jeunes étudiants qui développent leur projet. Je mène également des actions auprès des lycéens.

Cela répond sans aucun doute à mon envie de transmettre. A 47 ans c’est assez courant.

Comment a évolué votre relation avec votre mentor ?

B. G. : Notre relation formelle dans le cadre du programme a pris fin. Aujourd’hui nous sommes en contact par quelques brefs échanges épisodiques de SMS. Comment transformer la relation mentoré/mentor ? Demain nous le dira. D’ailleurs je déjeune avec elle dans quelques jours. Dans tous les cas, si elle avait besoin un jour d’une écoute attentive, je répondrais présent. Et je sais inversement que je peux compter sur elle.


Aimeriez-vous être mentor ?

B. G. : Je le serais avec plaisir. Cela me permettrait d’explorer d’autres pistes dans ma posture de coach ; pour affiner les dimensions de l’écoute et du non-jugement.

Conseilleriez-vous à des proches de suivre cette démarche ?

B. G. : Je conseille à quiconque de s’engager dans une démarche de mentorat. Et sans doute encore plus les jeunes qui se préparent à rentrer dans la vie active. Être mentoré permet de gagner en maturité et d’affiner son projet professionnel. Les rendez-vous sont des moments agréables qui reboostent et permettent d’élargir son champ de réflexion et d’actions. On se sent toujours ragaillardi quand on a été écouté.

Propos recueillis par Annika Beckers, Ledeusa